Le vent
Le vieux Léon
Les amoureux des bancs publics
Les copains d'abord
Les deux oncles (par Souchon)
Les funérailles d'antan
Les passantes (A. Pol)
Les sabots d'Hélène
Les trompettes de la renommée
Misogynie à part
Mourir pour des idées
Pauvre Martin
Pénélope
Rien à jeter
Saturne
Sauf le respect que je vous dois
Si le Bon Dieu l'avait voulu (P. Fort)
Supplique pour être enterré à Sète
Une jolie fleur
La marguerite
Venus Callipyge
samedi 30 août 2008
Brassens IV de Le grand chêne à Le testament
Le grand chêne
Le Grand Pan
Le Mouton de Panurge
Le parapluie
Le petit cheval (P.Fort)
Avec Nana Mouskouri
Le petit joueur de flûteau
Le pornographe
Le Roi
Le temps ne fait rien à l'affaire
Le testament
Le Grand Pan
Le Mouton de Panurge
Le parapluie
Le petit cheval (P.Fort)
Avec Nana Mouskouri
Le petit joueur de flûteau
Le pornographe
Le Roi
Le temps ne fait rien à l'affaire
Le testament
Brassens III de La route aux quatre chansons à Le Gorille
La route aux quatre chansons
La tondue
Le 22 septembre
Le bistrot
Le fantôme
Le Gorille
La tondue
Le 22 septembre
Le bistrot
Le fantôme
Le Gorille
dimanche 24 août 2008
Brassens II de L'Amandier à La Prière
L'Amandier
L'enterrement de Verlaine
L'orage
La chasse aux papillons
La complainte des filles de joie
La femme d'Hector
La guerre de 14-18
La Légende de la nonne
La Marine
La Mauvaise réputation
La Non-demande en mariage
La prière (F. Jammes).
L'enterrement de Verlaine
L'orage
La chasse aux papillons
La complainte des filles de joie
La femme d'Hector
La guerre de 14-18
La Légende de la nonne
La Marine
La Mauvaise réputation
La Non-demande en mariage
La prière (F. Jammes).
Brassens I de A à J
A l'ombre des maris
Auprès de mon arbre
Bécassine
Bonhomme
Brave Margot
Chanson pour l'Auvergnat
Corne d'Auroch
Cupidon s'en fout
Dans l'eau de la claire fontaine
Don Juan
Gastibelza (V.Hugo)
Hécatombe
Il n'y a pas d'amour heureux (L. Aragon)
Il suffit de passer le pont
Je m'suis fait tout petit
Je suis un voyou
Auprès de mon arbre
Bécassine
Bonhomme
Brave Margot
Chanson pour l'Auvergnat
Corne d'Auroch
Cupidon s'en fout
Dans l'eau de la claire fontaine
Don Juan
Gastibelza (V.Hugo)
Hécatombe
Il n'y a pas d'amour heureux (L. Aragon)
Il suffit de passer le pont
Je m'suis fait tout petit
Je suis un voyou
mardi 19 août 2008
lundi 18 août 2008
Le Thé
Le Thé
Miss Ellen, versez-moi le Thé
Dans la belle tasse chinoise,
Où des poissons d’or cherchent noise
Au monstre rose épouvanté.
J’aime la folle cruauté
Des chimères qu’on apprivoise :
Miss Ellen, versez-moi le Thé
Dans la belle tasse chinoise.
Là, sous un ciel rouge irrité,
Une dame fière et sournoise
Montre en ses longs yeux de turquoise
L’extase et la naïveté :
Miss Ellen, versez-moi le Thé.
Théodore de Banville, Les Cariatides
dimanche 17 août 2008
Ma mère l'Oye-Ravel
Martha Argerich et Lang Lang interprètent Ma mère l'Oye.
Concert donné au festival de Verbier, juillet 2007
Partie 1
1-Pavane de la Belle au bois dormant
2-Petit Poucet
Il croyait trouver aisément son chemin par le moyen de son pain qu'il avait semé partout où il avait passé ; mais il fut bien surpris lorsqu'il n'en put retrouver une seule miette : les oiseaux étaient venus qui avaient tout mangé.
3- Laideronnette, Impératrice des pagodes
Elle se déshabilla et se mit dans le bain. Aussitôt pagodes et pagodines se mirent à chanter et à jouer des instruments : tels avaient des théorbes faits d'une coquille de noix ; tels avaient des violes faites d'une coquille d'amande; car il fallait bien proportionner les instruments à leur taille.
Partie 2
1- Les entretiens de la Belle et de la Bête
- "Quand je pense à votre bon cœur, vous ne me paraissez pas si laid." - "Oh! Dame oui! J'ai le coeur bon, mais je suis un monstre." - "Il y a bien des hommes qui sont plus monstres que vous." - "Si j'avais de l´esprit, je vous ferais un grand compliment pour vous remercier, mais je ne suis qu'une bête...
...........................................................................................
La Belle, voulez-vous être ma femme?" - "Non, la Bête!..."
........................................................................................
- "Je meurs content puisque j'ai le plaisir de vous revoir encore une fois." - "Non, ma chère Bête, vous ne mourrez pas : vous vivrez pour devenir mon époux!" La Bête avait disparu et elle ne vit plus à ses pieds qu'un prince plus beau que l'Amour qui la remerciait d'avoir fini son enchantement.
2- Le Jardin fééerique
Concert donné au festival de Verbier, juillet 2007
Partie 1
1-Pavane de la Belle au bois dormant
2-Petit Poucet
Il croyait trouver aisément son chemin par le moyen de son pain qu'il avait semé partout où il avait passé ; mais il fut bien surpris lorsqu'il n'en put retrouver une seule miette : les oiseaux étaient venus qui avaient tout mangé.
3- Laideronnette, Impératrice des pagodes
Elle se déshabilla et se mit dans le bain. Aussitôt pagodes et pagodines se mirent à chanter et à jouer des instruments : tels avaient des théorbes faits d'une coquille de noix ; tels avaient des violes faites d'une coquille d'amande; car il fallait bien proportionner les instruments à leur taille.
Partie 2
1- Les entretiens de la Belle et de la Bête
- "Quand je pense à votre bon cœur, vous ne me paraissez pas si laid." - "Oh! Dame oui! J'ai le coeur bon, mais je suis un monstre." - "Il y a bien des hommes qui sont plus monstres que vous." - "Si j'avais de l´esprit, je vous ferais un grand compliment pour vous remercier, mais je ne suis qu'une bête...
...........................................................................................
La Belle, voulez-vous être ma femme?" - "Non, la Bête!..."
........................................................................................
- "Je meurs content puisque j'ai le plaisir de vous revoir encore une fois." - "Non, ma chère Bête, vous ne mourrez pas : vous vivrez pour devenir mon époux!" La Bête avait disparu et elle ne vit plus à ses pieds qu'un prince plus beau que l'Amour qui la remerciait d'avoir fini son enchantement.
2- Le Jardin fééerique
L'Infante
Mon Ame est une infante
Mon Ame est une infante en robe de parade,
Dont l'exil se reflète, éternel et royal,
Aux grands miroirs déserts d'un vieil Escurial,
Ainsi qu'une galère oubliée en la rade.
Aux pieds de son fauteuil, allongés noblement,
Deux lévriers d'Écosse aux yeux mélancoliques
Chassent, quand il lui plaît, les bêtes symboliques
Dans la forêt du Rêve et de l'Enchantement.
Son page favori, qui s'appelle Naguère,
Lui lit d'ensorcelants poèmes à mi-voix,
Cependant qu'immobile, une tulipe aux doigts,
Elle écoute mourir en elle leur mystère...
Le parc alentour d'elle étend ses frondaisons,
Ses marbres, ses bassins, ses rampes à balustres ;
Et, grave, elle s'enivre à ces songes illustres
Que recèlent pour nous les nobles horizons.
Elle est là résignée, et douce, et sans surprise,
Sachant trop pour lutter comme tout est fatal,
Et se sentant, malgré quelque dédain natal,
Sensible à la pitié comme l'onde à la brise.
Elle est là résignée, et douce en ses sanglots,
Plus sombre seulement quand elle évoque en songe
Quelque Armada sombrée à l'éternel mensonge,
Et tant de beaux espoirs endormis sous les flots.
Des soirs trop lourds de pourpre où sa fierté soupire,
Les portraits de Van Dyck aux beaux doigts longs et purs,
Pâles en velours noir sur l'or vieilli des murs,
En leurs grands airs défunts la font rêver d'empire.
Les vieux mirages d'or ont dissipé son deuil,
Et, dans les visions où son ennui s'échappe,
Soudain - gloire ou soleil -un rayon qui la frappe
Allume en elle tous les rubis de l'orgueil.
Mais d'un sourire triste elle apaise ces fièvres ;
Et, redoutant la foule aux tumultes de fer,
Elle écoute la vie - au loin - comme la mer...
Et le secret se fait plus profond sur ses lèvres.
Rien n'émeut d'un frisson l'eau pâle de ses yeux,
Où s'est assis l'Esprit voilé des Villes mortes ;
Et par les salles, où sans bruit tournent les portes,
Elle va, s'enchantant de mots mystérieux.
L'eau vaine des jets d'eau là-bas tombe en cascade,
Et, pâle à la croisée, une tulipe aux doigts,
Elle est là, reflétée aux miroirs d'autrefois,
Ainsi qu'une galère oubliée en la rade.
Mon Ame est une infante en robe de parade.
Albert Samain, Au jardin de l'Infante
Mon Ame est une infante en robe de parade,
Dont l'exil se reflète, éternel et royal,
Aux grands miroirs déserts d'un vieil Escurial,
Ainsi qu'une galère oubliée en la rade.
Aux pieds de son fauteuil, allongés noblement,
Deux lévriers d'Écosse aux yeux mélancoliques
Chassent, quand il lui plaît, les bêtes symboliques
Dans la forêt du Rêve et de l'Enchantement.
Son page favori, qui s'appelle Naguère,
Lui lit d'ensorcelants poèmes à mi-voix,
Cependant qu'immobile, une tulipe aux doigts,
Elle écoute mourir en elle leur mystère...
Le parc alentour d'elle étend ses frondaisons,
Ses marbres, ses bassins, ses rampes à balustres ;
Et, grave, elle s'enivre à ces songes illustres
Que recèlent pour nous les nobles horizons.
Elle est là résignée, et douce, et sans surprise,
Sachant trop pour lutter comme tout est fatal,
Et se sentant, malgré quelque dédain natal,
Sensible à la pitié comme l'onde à la brise.
Elle est là résignée, et douce en ses sanglots,
Plus sombre seulement quand elle évoque en songe
Quelque Armada sombrée à l'éternel mensonge,
Et tant de beaux espoirs endormis sous les flots.
Des soirs trop lourds de pourpre où sa fierté soupire,
Les portraits de Van Dyck aux beaux doigts longs et purs,
Pâles en velours noir sur l'or vieilli des murs,
En leurs grands airs défunts la font rêver d'empire.
Les vieux mirages d'or ont dissipé son deuil,
Et, dans les visions où son ennui s'échappe,
Soudain - gloire ou soleil -un rayon qui la frappe
Allume en elle tous les rubis de l'orgueil.
Mais d'un sourire triste elle apaise ces fièvres ;
Et, redoutant la foule aux tumultes de fer,
Elle écoute la vie - au loin - comme la mer...
Et le secret se fait plus profond sur ses lèvres.
Rien n'émeut d'un frisson l'eau pâle de ses yeux,
Où s'est assis l'Esprit voilé des Villes mortes ;
Et par les salles, où sans bruit tournent les portes,
Elle va, s'enchantant de mots mystérieux.
L'eau vaine des jets d'eau là-bas tombe en cascade,
Et, pâle à la croisée, une tulipe aux doigts,
Elle est là, reflétée aux miroirs d'autrefois,
Ainsi qu'une galère oubliée en la rade.
Mon Ame est une infante en robe de parade.
Albert Samain, Au jardin de l'Infante
vendredi 15 août 2008
la Grande Catherine
Marcia Baila
Ding, dang, dong (live)
La sorcière et l'inquisiteur
Même si
La fille et le chien (Edith Piaf)
Les histoires d'A
Terminal Beauté
Fatigué d'être fatigué
J'ai rendez-vous avec moi-même
Toi et Moi et Elle
Padam Padam Padam (Edith Piaf)
Ding, dang, dong (live)
La sorcière et l'inquisiteur
Même si
La fille et le chien (Edith Piaf)
Les histoires d'A
Terminal Beauté
Fatigué d'être fatigué
J'ai rendez-vous avec moi-même
Toi et Moi et Elle
Padam Padam Padam (Edith Piaf)
mercredi 13 août 2008
Mahmoud Darwich
L'hirondelle des Tatars
A la mesure de mes chevaux sera le ciel
J'ai rêvé de ce qui adviendra l'après-midi
Les Tatars avançaient sous le ciel et moi
Ils ne rêvaient pas sous leurs tentes
dressées, et
Ne connaissaient pas les destinées de nos
chèvres
Dans la flambée de l'hiver proche
A la mesure de mes chevaux sera le soir
Les Tatars glissaient leurs noms dans les
toitures des villages
Comme les hirondelles
Et ils s'endormaient paisibles entre nos épis
Et ne rêvaient pas de ce qui advient
l'après-midi
Quans le ciel rentre, pas à pas
Chez les siens
Nous faisons un seul rêve
Que le vent passe en ami, et
Embaume du parfum du café arabe
Les collines entourant l'été et les étrangers
Je suis mon rêve. A chaque fois que la terre se
resserre
Je l'élargis d'une aile d'hirondelle. Et je
m'élargis
Je suis mon rêve
Et dans la cohue, je me suis empli du miroir
de mon âme et de mes interrogations
Sur des planètes qui passent aux pieds de
ceux que j'aime
dans mon isolement, des chemins
Pour les pélerins vers la Jérusalem des mots
Plumes arrachées et éparpillées sur les pierres
Combien de prophètes faut-il à la ville pour
qu'elle retienne le nom de son père, et fasse
contrition
"Suis-je tombé sans combat" ?
Combien de ciels alternera-t-elle, dans chaque
peuple
Pour que son châle écarlate lui plaise ?
Ne nous fixe pas ainsi, mon rêve
Ne sois pas le dernier des martyrs
Je crains pour mon rêve de l'évidence du
papillon
Et des taches de mûres sur le hennissement
du cheval
Je crains pour lui du père, et du fils et des
passants sur le littoral méditerranéeen
En quête des dieux et de l'or des précurseurs
Je crains pour mon rêve de mes mains
Et d'une étoile debout
Sur mon épaule, qui attend le chant
Nous avons, nous les habitants des nuits
anciennes, nos habitudes
dans l'ascension vers la lune de la rime
Nous croyons nos rêves et démentons nos
jours
Nos jours n'étaient pas tous à nos côtés, à
l'arrivée des Tatars
Et les voilà qui se préparent au départ
Oubliant nos jours derrière eux. Sous peu
Nous nous poserons sur notre âge dans les champs
Et nous couperons nos drapeaux dans des
draps immaculés
Si le drapeau est inévitable, qu'il soit nu
De symboles qui le rident. Et soyons paisibles
Que nos rêvent ne s'envolent derrière la
caravane des étrangers
Nous avons un seul rêve
Retrouver le rêve qui nous portait, ainsi que
l'étoile
Porte les morts
Mahmoud Darwich, Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude ?
(traduction de l'arabe palestinien par Elias Sanbar)
A la mesure de mes chevaux sera le ciel
J'ai rêvé de ce qui adviendra l'après-midi
Les Tatars avançaient sous le ciel et moi
Ils ne rêvaient pas sous leurs tentes
dressées, et
Ne connaissaient pas les destinées de nos
chèvres
Dans la flambée de l'hiver proche
A la mesure de mes chevaux sera le soir
Les Tatars glissaient leurs noms dans les
toitures des villages
Comme les hirondelles
Et ils s'endormaient paisibles entre nos épis
Et ne rêvaient pas de ce qui advient
l'après-midi
Quans le ciel rentre, pas à pas
Chez les siens
Nous faisons un seul rêve
Que le vent passe en ami, et
Embaume du parfum du café arabe
Les collines entourant l'été et les étrangers
Je suis mon rêve. A chaque fois que la terre se
resserre
Je l'élargis d'une aile d'hirondelle. Et je
m'élargis
Je suis mon rêve
Et dans la cohue, je me suis empli du miroir
de mon âme et de mes interrogations
Sur des planètes qui passent aux pieds de
ceux que j'aime
dans mon isolement, des chemins
Pour les pélerins vers la Jérusalem des mots
Plumes arrachées et éparpillées sur les pierres
Combien de prophètes faut-il à la ville pour
qu'elle retienne le nom de son père, et fasse
contrition
"Suis-je tombé sans combat" ?
Combien de ciels alternera-t-elle, dans chaque
peuple
Pour que son châle écarlate lui plaise ?
Ne nous fixe pas ainsi, mon rêve
Ne sois pas le dernier des martyrs
Je crains pour mon rêve de l'évidence du
papillon
Et des taches de mûres sur le hennissement
du cheval
Je crains pour lui du père, et du fils et des
passants sur le littoral méditerranéeen
En quête des dieux et de l'or des précurseurs
Je crains pour mon rêve de mes mains
Et d'une étoile debout
Sur mon épaule, qui attend le chant
Nous avons, nous les habitants des nuits
anciennes, nos habitudes
dans l'ascension vers la lune de la rime
Nous croyons nos rêves et démentons nos
jours
Nos jours n'étaient pas tous à nos côtés, à
l'arrivée des Tatars
Et les voilà qui se préparent au départ
Oubliant nos jours derrière eux. Sous peu
Nous nous poserons sur notre âge dans les champs
Et nous couperons nos drapeaux dans des
draps immaculés
Si le drapeau est inévitable, qu'il soit nu
De symboles qui le rident. Et soyons paisibles
Que nos rêvent ne s'envolent derrière la
caravane des étrangers
Nous avons un seul rêve
Retrouver le rêve qui nous portait, ainsi que
l'étoile
Porte les morts
Mahmoud Darwich, Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude ?
(traduction de l'arabe palestinien par Elias Sanbar)
lundi 11 août 2008
Billie Holiday : Fine and mellow
Fine and Mellow, 1957
avec Coleman Hawkins, Ben Webster, Lester Young, Vic Dickenson, Gerry Mulligan, Roy Eldridge, Doc Cheatham, Danny Barker, Milt Hinton, Mal Waldron,...
avec Coleman Hawkins, Ben Webster, Lester Young, Vic Dickenson, Gerry Mulligan, Roy Eldridge, Doc Cheatham, Danny Barker, Milt Hinton, Mal Waldron,...
dimanche 10 août 2008
Brel
A mon dernier repas, Bergen, 1964
Au suivant, Bergen, 1964
Ces gens-là
La chanson de Jacky
Les vieux
Fils de
J'arrive
Avec élégance
Au suivant, Bergen, 1964
Ces gens-là
La chanson de Jacky
Les vieux
Fils de
J'arrive
Avec élégance
samedi 9 août 2008
Rameau, Platée, L'air de la folie
Mireille Delunsch (La Folie) dans les deux airs de la Folie, de Platée, Opéra-bouffe de J.-P. Rameau. Direction Marc Minkowsi qui commente ces deux scènes ainsi que le metteur en scène Laurent Pelly.
Régine Crespin / Mélodie française
Emission de télévison avec B. Gavoty (1964) accompagnateur Ch. Ivani
"Soir" de G. Fauré sur un poème d'A. Samain
[Quand la nuit verse sa tristesse au firmament,
Et que, pâle au balcon, de ton calme visage
Le signe essentiel hors du temps se dégage,
Ce qui t'adore en moi s'émeut profondément.
C'est l'heure de pensée où s'allument les lampes.
La ville, où peu à peu toute rumeur s'éteint,
Déserte, se recule en un vague lointain
Et prend cette douceur des anciennes estampes.
Graves, nous nous taisons. Un mot tombe parfois,
Fragile pont où l'âme à l'âme communique.
Le ciel se décolore ; et c'est un charme unique
Cette fuite du temps, il semble, entre nos doigts.
Je resterais ainsi des heures, des années,
Sans épuiser jamais la douceur de sentir
Ta tête aux lourds cheveux sur moi s'appesantir,
Comme morte parmi les lumières fanées.
C'est le lac endormi de l'heure à l'unisson,
La halte au bord du puits, le repos dans les roses ;
Et par de longs fils d'or nos coeurs liés aux choses
Sous l'invisible archet vibrent d'un long frisson.
Oh ! garder à jamais l'heure élue entre toutes,
Pour que son souvenir, comme un parfum séché,
Quand nous serons plus tard las d'avoir trop marché,
Console notre coeur, seul, le soir, sur les routes.]
Voici que, les jardins de la nuit vont fleurir.
Les lignes, les couleurs, les sons deviennent vagues.
Vois, le dernier rayon agonise à tes bagues.
Ma soeur, entends-tu pas quelque chose mourir !...
Mets sur mon front tes mains fraîches comme une eau pure,
Mets sur mes yeux tes mains douces comme des fleurs,
Et que mon âme, où vit le goût secret des pleurs,
Soit comme un lis fidèle et pâle à ta ceinture.
C'est la Pitié qui pose ainsi son doigt sur nous ;
Et tout ce que la terre a de soupirs qui montent,
Il semble qu'à mon coeur enivré, le racontent
Tes yeux levés au ciel si tristes et si doux.
Albert Samain, Au jardin de l'infante
"le spectre de la rose" de Berlioz sur un poème de Gautier
Le spectre de la rose
Soulève ta paupière close
Qu'effleure un songe virginal ;
Je suis le spectre d'une rose
Que tu portais hier au bal.
Tu me pris encore emperlée
Des pleurs d'argent de l'arrosoir,
Et parmi la fête étoilée
Tu me promenas tout le soir.
Ô toi qui de ma mort fus cause,
Sans que tu puisses le chasser
Toute la nuit mon spectre rose
A ton chevet viendra danser.
Mais ne crains rien, je ne réclame
Ni messe, ni De Profundis ;
Ce léger parfum est mon âme
Et j'arrive du paradis.
Mon destin fut digne d'envie :
Pour avoir un trépas si beau,
Plus d'un aurait donné sa vie,
Car j'ai ta gorge pour tombeau,
Et sur l'albâtre où je repose
Un poète avec un baiser
Ecrivit : Ci-gît une rose
Que tous les rois vont jalouser
Théophile Gautier
Entretien avec B. Gavoty (1964) sur les styles musicaux et le chant en français / allemand / italien
"Soir" de G. Fauré sur un poème d'A. Samain
Elégie
A Gabriel Randon.[Quand la nuit verse sa tristesse au firmament,
Et que, pâle au balcon, de ton calme visage
Le signe essentiel hors du temps se dégage,
Ce qui t'adore en moi s'émeut profondément.
C'est l'heure de pensée où s'allument les lampes.
La ville, où peu à peu toute rumeur s'éteint,
Déserte, se recule en un vague lointain
Et prend cette douceur des anciennes estampes.
Graves, nous nous taisons. Un mot tombe parfois,
Fragile pont où l'âme à l'âme communique.
Le ciel se décolore ; et c'est un charme unique
Cette fuite du temps, il semble, entre nos doigts.
Je resterais ainsi des heures, des années,
Sans épuiser jamais la douceur de sentir
Ta tête aux lourds cheveux sur moi s'appesantir,
Comme morte parmi les lumières fanées.
C'est le lac endormi de l'heure à l'unisson,
La halte au bord du puits, le repos dans les roses ;
Et par de longs fils d'or nos coeurs liés aux choses
Sous l'invisible archet vibrent d'un long frisson.
Oh ! garder à jamais l'heure élue entre toutes,
Pour que son souvenir, comme un parfum séché,
Quand nous serons plus tard las d'avoir trop marché,
Console notre coeur, seul, le soir, sur les routes.]
Voici que, les jardins de la nuit vont fleurir.
Les lignes, les couleurs, les sons deviennent vagues.
Vois, le dernier rayon agonise à tes bagues.
Ma soeur, entends-tu pas quelque chose mourir !...
Mets sur mon front tes mains fraîches comme une eau pure,
Mets sur mes yeux tes mains douces comme des fleurs,
Et que mon âme, où vit le goût secret des pleurs,
Soit comme un lis fidèle et pâle à ta ceinture.
C'est la Pitié qui pose ainsi son doigt sur nous ;
Et tout ce que la terre a de soupirs qui montent,
Il semble qu'à mon coeur enivré, le racontent
Tes yeux levés au ciel si tristes et si doux.
Albert Samain, Au jardin de l'infante
"le spectre de la rose" de Berlioz sur un poème de Gautier
Le spectre de la rose
Soulève ta paupière close
Qu'effleure un songe virginal ;
Je suis le spectre d'une rose
Que tu portais hier au bal.
Tu me pris encore emperlée
Des pleurs d'argent de l'arrosoir,
Et parmi la fête étoilée
Tu me promenas tout le soir.
Ô toi qui de ma mort fus cause,
Sans que tu puisses le chasser
Toute la nuit mon spectre rose
A ton chevet viendra danser.
Mais ne crains rien, je ne réclame
Ni messe, ni De Profundis ;
Ce léger parfum est mon âme
Et j'arrive du paradis.
Mon destin fut digne d'envie :
Pour avoir un trépas si beau,
Plus d'un aurait donné sa vie,
Car j'ai ta gorge pour tombeau,
Et sur l'albâtre où je repose
Un poète avec un baiser
Ecrivit : Ci-gît une rose
Que tous les rois vont jalouser
Théophile Gautier
Entretien avec B. Gavoty (1964) sur les styles musicaux et le chant en français / allemand / italien
Libellés :
A. Samain,
Berlioz,
Fauré,
mélodie française,
Th Gautier
vendredi 8 août 2008
Avez-vous déjà vu ...
Une girafe déprimée qui ...
(Film d'animation de Claire Sabbatié, Université Paris 8)
Une girafe qui passe son permis pingouin
Une girafe avec un collier
(Film d'animation de Claire Sabbatié, Université Paris 8)
Une girafe qui passe son permis pingouin
Une girafe avec un collier
Erlkönig : Schubert / Goethe
D.Fischer-Dieskau avec Gérald Moore au piano, enregistré à Londres en mai 1959
A.-S. Von Otter avec L'orchestre de chambre d'Europe, dirigé par C. Abbado
H. Schlusnus, enregistrement Deustsche Grammophon, 1933
Wer reitet so spät durch Nacht und Wind?
Es ist der Vater mit seinem Kind;
Er hat den Knaben wohl in dem Arm,
Er faßt ihn sicher, er hält ihn warm.
»Mein Sohn, was birgst du so bang dein Gesicht?« -
»Siehst, Vater, du den Erlkönig nicht?
Den Erlenkönig mit Kron und Schweif?«
»Mein Sohn, es ist ein Nebelstreif.«
>Du liebes Kind, komm, geh mit mir!
Gar schöne Spiele spiel ich mit dir;
Manch bunte Blumen sind an dem Strand,
Meine Mutter hat manch gülden Gewand.<
»Mein Vater, mein Vater, und hörest du nicht,
Was Erlenkönig mir leise verspricht?«
»Sei ruhig, bleibe ruhig, mein Kind:
In dürren Blättern säuselt der Wind.«
>Willst, feiner Knabe, du mit mir gehn?
Meine Töchter sollen dich warten schön;
Meine Töchter führen den nächtlichen Reihn
Und wiegen und tanzen und singen dich ein.<
»Mein Vater, mein Vater, und siehst du nicht dort
Erlkönigs Töchter am düstern Ort?«
»Mein Sohn, mein Sohn, ich seh es genau:
Es scheinen die alten Weiden so grau.«
>Ich liebe dich, mich reizt deine schöne Gestalt;
Und bist du nicht willig, so brauch ich Gewalt.<
»Mein Vater, mein Vater, jetzt faßt er mich an!
Erlkönig hat mir ein Leids getan!«
Dem Vater grauset's, er reitet geschwind,
Er hält in Armen das ächzende Kind,
Erreicht den Hof mit Müh' und Not:
In seinen Armen das Kind war tot.
A.-S. Von Otter avec L'orchestre de chambre d'Europe, dirigé par C. Abbado
H. Schlusnus, enregistrement Deustsche Grammophon, 1933
Wer reitet so spät durch Nacht und Wind?
Es ist der Vater mit seinem Kind;
Er hat den Knaben wohl in dem Arm,
Er faßt ihn sicher, er hält ihn warm.
»Mein Sohn, was birgst du so bang dein Gesicht?« -
»Siehst, Vater, du den Erlkönig nicht?
Den Erlenkönig mit Kron und Schweif?«
»Mein Sohn, es ist ein Nebelstreif.«
>Du liebes Kind, komm, geh mit mir!
Gar schöne Spiele spiel ich mit dir;
Manch bunte Blumen sind an dem Strand,
Meine Mutter hat manch gülden Gewand.<
»Mein Vater, mein Vater, und hörest du nicht,
Was Erlenkönig mir leise verspricht?«
»Sei ruhig, bleibe ruhig, mein Kind:
In dürren Blättern säuselt der Wind.«
>Willst, feiner Knabe, du mit mir gehn?
Meine Töchter sollen dich warten schön;
Meine Töchter führen den nächtlichen Reihn
Und wiegen und tanzen und singen dich ein.<
»Mein Vater, mein Vater, und siehst du nicht dort
Erlkönigs Töchter am düstern Ort?«
»Mein Sohn, mein Sohn, ich seh es genau:
Es scheinen die alten Weiden so grau.«
>Ich liebe dich, mich reizt deine schöne Gestalt;
Und bist du nicht willig, so brauch ich Gewalt.<
»Mein Vater, mein Vater, jetzt faßt er mich an!
Erlkönig hat mir ein Leids getan!«
Dem Vater grauset's, er reitet geschwind,
Er hält in Armen das ächzende Kind,
Erreicht den Hof mit Müh' und Not:
In seinen Armen das Kind war tot.
Libellés :
A.-S. Von Otter,
Fischer-Dieskau,
Goethe,
Schubert
jeudi 7 août 2008
Sous les palétuviers
Pour Linette et Françoise
http://www.chanson.udenap.org/fiches_bio/carton_pauline.htm
Chanson idiote construite sur le même principe d'enchâssement syllabique que certaines chansons de Bobby Lapointe et préfigurant l'ambiguité interprétative de certains de ses textes. Ce fut un immense succès des années 30. Elle date de 1934 et fut écrite par Moyses Simons sur un texte d'Henri Duvernois pour une opérette "Toi c'est moi". Chantée magnifiquement notamment par Koval et Pauline Carton.
http://www.chanson.udenap.org/fiches_bio/carton_pauline.htm
Felicity Lott / Mélodie française
Bien qu'anglaise, Felicity Lott est l'une des meilleures interprètes du répertoire de mélodie française qu'elle a enregistré (Chausson, Fauré, Gounod, Ravel, Duparc, Hahn)
http://www.felicitylott.de/discography.htm
"Chant d'automne" de G. Fauré sur un poème de Baudelaire
(vidéo où malheureusement on ne la voit pas chanter)
Chant d'automne
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours.
Tout l'hiver va rentrer dans mon être : colère,
Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,
Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
Mon coeur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé.
J'écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ;
L'échafaud qu'on bâtit n'a pas d'écho plus sourd.
Mon esprit est pareil à la tour qui succombe
Sous les coups du bélier infatigable et lourd.
Il me semble, bercé par ce choc monotone,
Qu'on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.
Pour qui ? - C'était hier l'été ; voici l'automne !
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.
II
J'aime de vos longs yeux la lumière verdâtre,
Douce beauté, mais tout aujourd'hui m'est amer,
Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l'âtre,
Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer.
[Et pourtant aimez-moi, tendre coeur ! soyez mère,
Même pour un ingrat, même pour un méchant ;
Amante ou soeur, soyez la douceur éphémère
D'un glorieux automne ou d'un soleil couchant.
Courte tâche ! La tombe attend ; elle est avide !
Ah ! laissez-moi, mon front posé sur vos genoux,
Goûter, en regrettant l'été blanc et torride,
De l'arrière-saison le rayon jaune et doux !]
"L'invitation au voyage" de H.Duparc sur un poème de Baudelaire
L'invitation au voyage
Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l'âme en secret
Sa douce langue natale.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or ;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal
"Adieux de l'hôtesse arabe" de G. Bizet sur un poème d'Hugo
Adieux de l'hôtesse arabe
Puisque rien ne t'arrête en cet heureux pays,
Ni l'ombre du palmier, ni le jaune maïs,
Ni le repos, ni l'abondance,
Ni de voir à ta voix battre le jeune sein
De nos soeurs, dont, les soirs,
le tournoyant essaim
Couronne un coteau de sa danse.
Adieu, beau voyageur, hélas,adieu
Oh ! que n'es-tu de ceux
Qui donnent pour limite à leurs pieds paresseux
Leur toit de branches ou de toiles!
Qui, rêveurs, sans en faire, écoutent les récits,
Et souhaitent, le soir, devant leur porte assis,
De s'en aller dans les étoiles!
Si tu l'avais voulu, peut-être une de nous,
O jeune homme, eût aimé te servir à genoux
Dans nos huttes toujours ouvertes;
Elle eût fait, en berçant
ton sommeil de ses chants,
Pour chasser de ton front les moucherons méchants,
Un éventail de feuilles vertes.
Si tu ne reviens pas, songe un peu quelquefois
Aux filles du désert, soeurs à la douce voix,
Qui dansent pieds nus sur la dune;
O beau jeune homme blanc, bel oiseau passager,
Souviens-toi, car peut-être, ô rapide étranger,
Ton souvenir reste à plus d'une!
Victor Hugo, Les Orientales
http://www.felicitylott.de/discography.htm
"Chant d'automne" de G. Fauré sur un poème de Baudelaire
(vidéo où malheureusement on ne la voit pas chanter)
Chant d'automne
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours.
Tout l'hiver va rentrer dans mon être : colère,
Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,
Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
Mon coeur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé.
J'écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ;
L'échafaud qu'on bâtit n'a pas d'écho plus sourd.
Mon esprit est pareil à la tour qui succombe
Sous les coups du bélier infatigable et lourd.
Il me semble, bercé par ce choc monotone,
Qu'on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.
Pour qui ? - C'était hier l'été ; voici l'automne !
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.
II
J'aime de vos longs yeux la lumière verdâtre,
Douce beauté, mais tout aujourd'hui m'est amer,
Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l'âtre,
Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer.
[Et pourtant aimez-moi, tendre coeur ! soyez mère,
Même pour un ingrat, même pour un méchant ;
Amante ou soeur, soyez la douceur éphémère
D'un glorieux automne ou d'un soleil couchant.
Courte tâche ! La tombe attend ; elle est avide !
Ah ! laissez-moi, mon front posé sur vos genoux,
Goûter, en regrettant l'été blanc et torride,
De l'arrière-saison le rayon jaune et doux !]
"L'invitation au voyage" de H.Duparc sur un poème de Baudelaire
L'invitation au voyage
Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l'âme en secret
Sa douce langue natale.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or ;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal
"Adieux de l'hôtesse arabe" de G. Bizet sur un poème d'Hugo
Adieux de l'hôtesse arabe
Puisque rien ne t'arrête en cet heureux pays,
Ni l'ombre du palmier, ni le jaune maïs,
Ni le repos, ni l'abondance,
Ni de voir à ta voix battre le jeune sein
De nos soeurs, dont, les soirs,
le tournoyant essaim
Couronne un coteau de sa danse.
Adieu, beau voyageur, hélas,adieu
Oh ! que n'es-tu de ceux
Qui donnent pour limite à leurs pieds paresseux
Leur toit de branches ou de toiles!
Qui, rêveurs, sans en faire, écoutent les récits,
Et souhaitent, le soir, devant leur porte assis,
De s'en aller dans les étoiles!
Si tu l'avais voulu, peut-être une de nous,
O jeune homme, eût aimé te servir à genoux
Dans nos huttes toujours ouvertes;
Elle eût fait, en berçant
ton sommeil de ses chants,
Pour chasser de ton front les moucherons méchants,
Un éventail de feuilles vertes.
Si tu ne reviens pas, songe un peu quelquefois
Aux filles du désert, soeurs à la douce voix,
Qui dansent pieds nus sur la dune;
O beau jeune homme blanc, bel oiseau passager,
Souviens-toi, car peut-être, ô rapide étranger,
Ton souvenir reste à plus d'une!
Victor Hugo, Les Orientales
Libellés :
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mercredi 6 août 2008
Philippe Jaroussky dans le répertoire baroque
Portrait musical croisé (incomplet) de Philippe Jaroussky et Jean-Christophe Spinosi (Ensemble Matheus) avec de magnifiques interprétations d'airs du répertoire d'opéras baroques de Haendel et Vivaldi.
Ceci illutre parfaitement bien, pour un même interprète la différence de travail (technicité respiratoire /virtuosité / ambitus) pour ce style de musique et pour la mélodie française.
Ceci illutre parfaitement bien, pour un même interprète la différence de travail (technicité respiratoire /virtuosité / ambitus) pour ce style de musique et pour la mélodie française.
Partie 1 : avec une interprétation des airs "Dover giustizia" (Haendel, Ariodante) et
"Sorge l'irato nembo" (Vivaldi, Orlando furioso)
Partie 2 : avec une interprétation de l'air "Penna spiranna" (Haendel, Amadigi di Gaula)
Partie 3 : avec une interprétation de l'air "Sento in seno " (Vivaldi, Giustino)
Partie 4 : avec une interprétation de l'air "Sol da te" (Vivaldi, Orlando furioso)
flûte solo : Jean-Marc Goujon
Partie 5 : avec une interprétation de l'air "Cara sposa" (Haendel, Rinaldo)
Partie 6 : avec une interprétation de l'air "Vedro con mi diletto" (Vivaldi, Giustino)
Partie 7 : avec une interprétation de l'air très virtuose "Se in ogni guardo" (Vivaldi, Orlando Finto Pazzo)
Libellés :
Haendel,
Philippe Jaroussky,
Vivaldi
Philippe Jaroussky / La Mélodie Française
Film réalisé par Louise Narboni "Une invitation à la Mélodie Française" montrant le travail de Philippe Jaroussky, contre-ténor baroque travaillant le répertoire et discutant du placement de voix, des choix stylistiques pour la mélodie XIXème.
Partie 1 : avec une interprétation intéressante et presque "baroqueuse" de "A Cloris" de Reynaldo Hahn ... mais sur un extrait de "A Choris, Stances" de Théophile de Viau
Stances
S'il est vrai, Cloris, que tu m'aimes,
Mais j'entends que tu m'aimes bien,
Je ne crois point que les Rois mêmes
Aient un heur comme le mien :
Que la mort serait importune
De venir changer ma fortune
À la félicité des Dieux !
Tout ce qu'on dit de l'ambroisie
Ne touche point ma fantaisie
Au prix des grâces de tes yeux.
[...]
Partie 2 : avec une interprétation de "D'une prison" de Reynaldo Hahn sur un poème de Verlaine "Le ciel est par dessus le toit"
Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.
La cloche, dans le ciel qu'on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l'arbre qu'on voit
Chante sa plainte.
Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.
Qu'as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?
Paul Verlaine, Sagesse
Partie 3 : avec une interprétation de "Mandoline" de Gabriel Fauré sur un poème de Verlaine
Les donneurs de sérénades
Et les belles écouteuses
Échangent des propos fades
Sous les ramures chanteuses.
C'est Tircis et c'est Aminte,
Et c'est l'éternel Clitandre,
Et c'est Damis qui pour mainte
Cruelle fait maint vers tendre.
Leurs courtes vestes de soie,
Leurs longues robes à queues,
Leur élégance, leur joie
Et leurs molles ombres bleues
Tourbillonnent dans l'extase
D'une lune rose et grise,
Et la mandoline jase
Parmi les frissons de brise.
Paul Verlaine, Fêtes galantes
Partie 4 : avec une interprétation du même poème mais sur une mélodie de Reynaldo Hahn (titre : "Fêtes Galantes" de Reynaldo Hahn sur le poème de "Mandoline" Verlaine extrait du recueil "Fêtes Galantes").
Partie 5 : avec une interprétation de "L'heure exquise" de Reynaldo Hahn sur un poème de Verlaine
L'heure exquise
La lune blanche
Luit dans les bois ;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée ...
Ô bien-aimée.
L'étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure ...
Rêvons, c'est l'heure.
Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l'astre irise ...
C'est l'heure exquise.
Paul Verlaine, La bonne chanson
Partie 6 : avec une interprétation de "Colloque sentimental" de Debussy sur un poème de Verlaine
Colloque sentimental
Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l'heure passé.
Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l'on entend à peine leurs paroles.
Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.
- Te souvient-il de notre extase ancienne?
- Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne?
- Ton coeur bat-il toujours à mon seul nom?
Toujours vois-tu mon âme en rêve? - Non.
Ah ! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches ! - C'est possible.
- Qu'il était bleu, le ciel, et grand, l'espoir !
- L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.
Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.
Paul Verlaine, Fêtes galantes
Philippe Jaroussky en concert, mai 2008. "Le charme" d'Ernest Chausson
poème d'A. Silvestre
Quand ton sourire me surprit,
Je sentis frémir tout mon être,
Mais ce qui domptait nous esprit,
Je ne pus d'abord le connaître.
Quand ton regard tomba sur moi,
Je sentis mon âme se fondre,
Mais ce que serait cet émoi,
Je ne pus d'abord en répondre.
Ce qui me vainquit à jamais,
Ce fut un plus douloureux charme;
Et je n'ai su que je t'aimais,
Qu'en voyant ta première larme.
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Fauré,
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Philippe Jaroussky,
R. Hahn,
Verlaine
mardi 5 août 2008
Beethoven Sonate n°31 / Hélène Grimaud
Récital donné les 5 et 6 avril 2001 à la Cité de la musique à Paris
Sonate n°31
1er mouvement : Moderato cantabile
2ème mouvement : Allegro molto
3me mouvement : Adagio man non troppo - fuga allegro
Sur le compte Dailymotion d'Hélène Grimaud, d'autres vidéos sont disponibles
http://www.dailymotion.com/HeleneGrimaud
Son site officiel :
http://helenegrimaud.free.fr/other/edito.php?language=FR
Sonate n°31
1er mouvement : Moderato cantabile
2ème mouvement : Allegro molto
3me mouvement : Adagio man non troppo - fuga allegro
Sur le compte Dailymotion d'Hélène Grimaud, d'autres vidéos sont disponibles
http://www.dailymotion.com/HeleneGrimaud
Son site officiel :
http://helenegrimaud.free.fr/other/edito.php?language=FR
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