samedi 27 septembre 2008

Marienbad




Sur le grand bassin du château de l'idole,
Un grand cygne noir portant rubis au col,
Dessinait sur l'eau de folles arabesques,
Les gargouilles pleuraient de leurs rires grotesques,
Un Apollon solaire de porphyre et d'ébène,
Attendait Pygmalion, assis au pied d'un chêne,

Je me souviens de vous,
Et de vos yeux de jade,
Là-bas, à Marienbad,
Là-bas, à Marienbad,
Mais où donc êtes-vous ?
Où sont vos yeux de jade,
Si loin de Marienbad,
Si loin de Marienbad,

Je portais, en ces temps, l'étole d'engoulevent,
Qui chantait au soleil et dansait dans les temps,
Vous aviez les allures d'un dieu de lune inca,
En ces fièvres, en ces lieux, en ces époques-là,
Et moi, pauvre vestale, au vent de vos envies,
Au cœur de vos dédales, je n'étais qu'Ophélie,

Je me souviens de vous,
Du temps de ces aubades,
Là-bas, à Marienbad,
Là-bas, à Marienbad,
Mais où donc êtes-vous ?
Vous chantez vos aubades,
Si loin de Marienbad,
Bien loin de Marienbad,

C'était un grand château, au parc lourd et sombre,
Tout propice aux esprits qui habitent les ombres,
Et les sorciers, je crois, y battaient leur sabbat,
Quels curieux sacrifices, en ces temps-là,
J'étais un peu sauvage, tu me voulais câline,
J'étais un peu sorcière, tu voulais Mélusine,

Je me souviens de toi
De tes soupirs malades,
Là-bas, à Marienbad,
A Marienbad,
Mais où donc êtes-vous ?
Où sont vos yeux de jade,
Si loin de Marienbad,
Bien loin de Marienbad,

Mais si vous m'appeliez, un de ces temps prochains,
Pour parler un instant aux croix de nos chemins,
J'ai changé, sachez-le, mais je suis comme avant,
Comme me font, me laissent, et me défont les temps,
J'ai gardé près de moi l'étole d'engoulevent,
Les grands gants de soie noire et l'anneau de diamant,

Je serai à votre heure,
Au grand château de jade,
Au cœur de vos dédales,
Là-bas à Marienbad,
Nous danserons encore
Dans ces folles parades,
L'œil dans tes yeux de jade,
Là-bas, à Marienbad,

Avec vos yeux de jade,
Nous danserons encore,
Là-bas, à Marienbad,
Là-bas, à Marienbad,
Mais me reviendras-tu ?
Au grand château de jade,
A Marienbad...

vendredi 26 septembre 2008

Talking about Revolution



Don't you know
They're talkin' bout a revolution
It sounds like a whisper
Don't you know
They're talkin' about a revolution
It sounds like a whisper

While they're standing in the welfare lines
Crying at the doorsteps of those armies of salvation
Wasting time in the unemployment lines
Sitting around waiting for a promotion

Poor people gonna rise up
And get their share
Poor people gonna rise up
And take what's theirs

Don't you know
You better run, run, run...
Oh you said you better
Run, run, run...

Finally the tables are starting to turn
Talkin' bout a revolution

dimanche 21 septembre 2008

Aragon, Enfer I









Camille Claudel, L'Implorante



J'ai parfois à mourir en croire
Tristesse je ne sais comment
Ni pourquoi rire toujours ment
Vivre fait mal et tout miroir
Me renvoie un air de dément

Toutes les choses de ce monde
Sont étrangement perverties
Où l'homme et la femme vont-ils
Et bien que la terre soit ronde
Nous sommes partout des Gentils

J'ai parfois honte honte honte
Du siècle où je vis comme vous
Ah que d'autres nous désavouent
Qu'est-ce qui compte au bout du compte
Entendez le cri des hiboux

Ils ne se parlent que dans l'ombre
Le langage atroce des nids
Leur oeil obscur le soleil nie
Ce sont oiseaux de vivre sombre
A l'heure où voir pour nous finit

Mais pourtant ils sont créatures
Divines à nous comparer
Hiboux hiboux quand vous voudrez
Je change avec vous de nature
Pour fuir le jour déshonoré

Pour fuir l'haleine et le contrôle
Des monstres ici qu'on coudoie
Les traces creuses de leurs doigts
Le frôlement de leurs épaules
Et le respect que je leur dois

Aujourd'hui l'existence humaine
Coûte mentir et parler bas
Et je prefère le trépas
A ce paradis de la haine
Qu'on paye un prix qu'il ne vaut pas

Laissez moi tous tant que vous êtes
Qui parlez le langage du bien
Je ne vous demanderai rien
Que me donner la nuit des bêtes
Du cerf du renard ou du chien

Louis Aragon, Enfer I, Autres Poésies, Le voyage de Hollande

jeudi 18 septembre 2008

V. Sanson, Francofolies, 1989

Je les hais (inédit, Francofolies Montréal 1989)


Le maudit


Mortelles pensées


Vancouver



A St Lazare (Francofolies, Montréal, 1989)
Chanson d'Aristide Bruant (1887)



Ma révérence

jeudi 11 septembre 2008

Flow my tears

John Dowland Lachrimae
Andréas Scholl



Flow, my tears, fall from your springs!
Exiled for ever, let me mourn;
Where night's black bird her sad infamy sings,
There let me live forlorn.

Down vain lights, shine you no more!
No nights are dark enough for those
That in despair their lost fortunes deplore.
Light doth but shame disclose.

Never may my woes be relieved,
Since pity is fled;
And tears and sighs and groans my weary days
Of all joys have deprived.

From the highest spire of contentment
My fortune is thrown;
And fear and grief and pain for my deserts
Are my hopes, since hope is gone.

Hark! you shadows that in darkness dwell,
Learn to contemn light
Happy, happy they that in hell
Feel not the world's despite.

dimanche 7 septembre 2008

Perlinpinpin Barbara

Pour ma petite Galou

samedi 6 septembre 2008

Patachou

Bal chez Temporel


Chanson d'Irma la Douce

mardi 2 septembre 2008

L'opportuniste

L'opportuniste, J. Dutronc