J'ai enfin pris le temps d'écouter ce disque sorti cet automne. Pas d'extrait disponible encore sur la toile, malheureusement. C'est une pure merveille. Il est difficile d'en parler tellement c'est beau. Le travail de Bernarda Fink et Gerold Huber, tout en émotion retenue, réalise magnifiquement ce tressage subtil, et propre à Schubert, de la narration portée par le texte et du phrasé musical qui, en parallèle, raconte aussi. Ils invitent pour chaque pièce au "voyage vers l'intérieur" de Novalis, à un nécessaire abandon poétique sans concession.
You are the Dancing Queen, young and sweet, only seventeen Dancing Queen, feel the beat from the tambourine, oh yeah Bon anniversaire Ma Douce ...
Abba, Dancing Queen En robes crinolines, avec le tricorne à plume, et micros framboise et myrtille, c'est overkitsch (mais tu remarqueras que les mecs en faux soldats de Bernadotte avec le noeu-noeud dans le brushing ne sont pas mal non plus)
PRESSE - L'intersyndicale et la société des journalistes (SDJ) de l'Agence France presse ont publié mercredi des communiqués pour protester après que deux de ses journalistes ont été empêchés de travailler, mardi, par des CRS et des policiers. Les deux photographes suivaient une manifestation lycéenne de faible ampleur dans le centre de Lyon. "Dès le début, raconte Jean-Philippe Ksiazek, des gradés nous ont dit qu'on ne pouvait pas faire de photos cette fois, que c'était interdit. J'ai montré une carte de presse et une policière a pris toute mon identité, très longuement, puis elle m'a dit de me tenir à l'écart car c'était interdit de photographier, pour des questions de droit à l'image des policiers"...
La cinquantaine de lycéens se trouvant place Bellecour a ensuite été chargée par les CRS. "J'ai alors fait mon métier", poursuit le photographe. Mais un policier lui aurait fait une clef de bras pour le conduire à une voiture. Le deuxième photographe, Frédéric Dufour, également salarié de l'AFP, s'est retrouvé dans le même temps bloqué contre un mur, une matraque sous le cou. "Ils m'ont demandé mon appareil, continue Jean-Philippe Ksiazek. J'ai bien sûr refusé. Ils me l'ont arraché et ont effacé les photos et la disquette".
Pour l'intersyndicale (CFDT, CGC, FO, SAJ-Unsa, SNJ, CGT et Sud) de l'AFP, il s'agit d'un "acte de censure intolérable dans une démocratie" et d'une "atteinte grave à notre mission et au droit à l'information pour tous les citoyens". (...) Le comportement des policiers, juge-t-elle, "n'est que le reflet d'une volonté, au plus haut niveau, d'étouffer les mouvements sociaux et leur retransmission dans les médias". L'intersyndicale appelle la direction de l'AFP à "déposer une plainte contre ces agissements qui portent atteinte à la liberté de travailler".
Dans un communiqué séparé, la SDJ "s'inquiète de ces énièmes entraves à la liberté de la presse, à un moment où s'accumulent les pressions de responsables politiques de tous bords envers les journalistes".
Ma télé a rendu l'âme, il y a cinq jours. Discrètement, sans esbrouffe, elle nous a fait un petit floupf au milieu d'un film, une petite implosion pépère, un petit infarctus du tube cathodique et a tranquillement déposé les armes. Quelques jours après le début de la discussion de la loi sur l'audiovisuel à l'Assemblée. Je pense qu'elle a compris bien avant nous, que la parole libre, c'était plus vraiment cela, qu'elle allait devoir véhiculer le mensonge d'Etat permanent, en plus de toutes les inepties de toutes natures -qu'on essaie de ne pas lui infliger-, mais dont elle est constamment menacée au détour d'un zapping. Ma télé avait du style, c'était trop pour elle, elle avait des valeurs : elle a dit "rideau". Je vais avoir du mal à la remplacer.
J'aime le métro la nuit. Mardi 2 décembre, Oh50 au métro Hôtel de Ville. Les couloirs sont vides et interminables. Je n'entends que le ronronnement des rames, comme un bruit de fond, sur des lignes que je devine sous mes pieds ou au-dessus de ma tête et puis, le bruit rythmé de mes talons. Au moment où je débouche sur le quai, un bruit étrange comme une plainte brève, un sanglot étouffé. Je pense au geignement d'un phoque ou à un chien qui tousserait en gémissant. Je pense aussitôt au grand black pas dangereux mais inquiétant, pauvre fou qui hante parfois cette ligne et poursuit les passagers de borborygmes divers, insultes et grognements. Il n'est pas sur le quai. Mais en face, un homme assis plutôt jeune absorbé dans un livre, que je vois d'abord comme un étudiant un peu négligé avec un sac à dos, un bonnet, des mèches en broussaille qui dépassent. Je m'assieds distraitement. L'étudiant se met à geindre par jappements brefs. C'est lui qui pousse de drôles de sanglots, comme des plaintes douloureuses, il pleure en lisant, apparemment bouleversé. Je le regarde vraiment, je le vois maintenant comme il est. Sale, un peu hagard, il n'est pas étudiant. Sdf du métro la nuit, qui sanglote et geint dans un livre. Plus tard, je m'assieds dans la rame et tout de suite je la vois dans le carré d'en face. Ses longs cheveux blonds mal décolorés, cachent son visage. Elle téléphone sur son portable, elle est agitée, et elle fait des petits bruits de souris, des petits sanglots aigus et brefs, comme si elle criait tout bas. En face de moi, une dame sévère qui serre son sac sur ses genoux, un regard brun. Elle, elle continue à s'agiter. Elle referme son portable. Elle relève un peu la tête, je vois une larme couler le long de son nez. Elle s'essuie avec sa manche. Elle renifle. Elle y retourne pourtant, hésite, rappelle, se remet à ses petits cris de souris qui ne veut pas, qui reproche et qui dit non, avec les larmes qui coulent le long du nez. Je pose ma main sur son genou et lui tend un kleenex. Son regard, noyé, chaviré, ailleurs. Elle me remercie, me dit "j'ai tellement mal, j'ai tellement mal", je dis "oui, je vois". Elle se mouche, me remercie encore. Je crois que le regard brun n'aime pas ce qui se passe, trouve la scène inconvenante, le mouchoir et la compasssion inutiles et déplacés, ou craint pour son sac. Trois stations plus loin elle sort en titubant, flageole comme une petite fille sur ses (trop) haut-talons bon marché, peut-être un peu ivre.
Je pense à la chanson de Brel, au regard brun.
"Mais ces deux déchirés, superbes de chagrin abandonnent aux chiens l'exploit de les juger"
Dans la mythologie celtique irlandaise, le cygne est à la fois un symbole royal et un symbole de pureté et de féminité. On trouve plusieurs légendes irlandaises celtiques où des jeunes filles se métamorphosent en cygnes et deviennent animal sacré (parfois doué de la parole et chantant leur tristesse). Cette métamorphose les rend intouchables et les protège.
Cette chanson, tirée de l'album The Mask and the Mirror (1994) est inspirée d'un motif qu'on retrouve dans certaines fables et chansons populaires irlandaises. Une jeune femme (ici la plus jeune soeur) est noyée par son aînée (ou une rivale jalouse) et se métamophose en cygne. Le cygne dérivant au fil de l'eau est ramassé par la fille du meunier. Un harpiste fait du corps du cygne / jeune fille une harpe sacrée qu'il ramène à la cour du roi où l'instrument se met à chanter seul pour raconter le meurtre de la jeune fille. Ce motif est également partiellement présent dans la légende construite autour d'un roi irlandais nommé Ler, qui inspira la pièce de Shakespeare, Le Roi Lear.
A farmer there lived in the north country a hey ho bonny o And he had daughters one, two, three The swans swim so bonny o These daughters they walked by the river's brim a hey ho bonny o The eldest pushed the youngest in The swans swim so bonny o
Oh sister, oh sister, pray lend me your hand with a hey ho a bonny o And I will give you house and land the swans swim so bonny o I'll give you neither hand nor glove with a hey ho a bonny o Unless you give me your own true love the swans swim so bonny o
Sometimes she sank, sometimes she swam with a hey ho and a bonny o Until she came to a miller's dam the swans swim so bonny o
The miller's daughter, dressed in red with a hey ho and a bonny o She went for some water to make some bread the swans swim so bonny o
Oh father, oh daddy, here swims a swan with a hey ho and a bonny o It's very like a gentle woman the swans swim so bonny o They placed her on the bank to dry with a hey ho and a bonny o There came a harper passing by the swans swim so bonny o
He made harp pins of her fingers fair with a hey ho and a bonny o He made harp strings of her golden hair the swans swim so bonny o He made a harp of her breast bone with a hey ho and a bonny o And straight it began to play alone the swans swim so bonny o
He brought it to her father's hall with a hey ho and a bonny o And there was the court, assembled all the swans swim so bonny o He laid the harp upon a stone with a hey ho and a bonny o And straight it began to play lone the swans swim so bonny o
And there does sit my father the King with a hey ho and a bonny o And yonder sits my mother the Queen the swans swim so bonny o And there does sit my brother Hugh with a hey ho and a bonny o And by him William, sweet and true the swans swim so bonny o And there does sit my false sister, Anne with a hey ho and a bonny o Who drowned me for the sake of a man the swans swim so bonny o