samedi 22 novembre 2008

Parfois, la femme est un homme comme les autres

Aujourd'hui l'incarnation féminine du pouvoir dans la vie politique française me navre comme femme et comme citoyenne, et interroge ce discours (d'ailleurs masculin) pseudo pro-féministe qui (entre autres) de Ferrat à Renaud consacre une supposée exception féminine presque sacrée dans l'exercice des responsabilités politiques, en bêlant la magnifique spécificité des combats féminins contre la loi des hommes ou la fragilité des femmes, leur douceur, leur altruisme et une supériorité morale et quasiment ovarienne qui consacrerait leur désintérêt génétique du pouvoir (et par conséquent, on le suppose, leur inaptitude "naturelle" à l'exercer, mais là on est un peu de mauvaise foi).
D'un côté, une Vierge-Mère surmédiatisée exhibe jusqu'à l'obscénité un ventre plein et hypnotique comme paravent sacré de son incompétence et de ses manquements répétés à l'exercice de la charge publique dont elle a la responsabilité, livrant par avance cet enfant qui n'a rien demandé et ne lui appartient d'ailleurs pas, à la rumeur et aux ragots des tabloids, sans que le père, définitivement évacué de cette affaire, n'ait apparemment rien à en dire ; de l'autre deux éléphantes portant en écharpe, respectivement et plus ou moins élégamment, leur logique d'appareil monnayent leur voix sur la place publique comme des poissonnières.
Or, ces êtres sont bien des femmes, tout en témoigne parfois jusqu'à la nausée, mais si elles sont les soeurs de Miss Maggie, elles sont aussi comme tous les hommes de leur genre, serviles aux appareils ou servant des trajectoires individuelles et ne sont l'avenir de rien du tout dès lors qu'elles abdiquent dans l'exercice de leur fonction leur liberté morale, leur dignité et qu'elles endossent non pas les habits de la domination masculine, mais les habits de la domination tout court et des manières dont la bassesse et la vulgarité n'ont rien à envier à aucun homme.
Dans l'exercice de la responsablité qui l'engage socialement, quel que soit son métier, un individu ne se définit ni par son sexe, ni par son ventre et sa capacité à donner la vie, mais par son travail, son sens du bien commun, ses idées, sa volonté, son engagement, son courage et sa raison. Le reste est une affaire privée. Or aujourd'hui, ces trois femmes nous montrent que parfois et pour le pire, la femme est un homme comme les autres. La femme que je suis ne leur dit pas merci.
Quant à Renaud et Ferrat, on leur pardonne ... ils ont, ailleurs, plus heureusement parlé des femmes et de ce que la féminité (et la maternité) ont de vraiment spécifique et doux.





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